" Un jour, en arrivant à Lucerne, Brutus parvint à sortir de sa cage et il parcourait la station de chemin de fer en s'étirant et faisant le gros dos. Le chef de gare eut la faiblesse de se formaliser d'une action si naturelle. Il se montrait fort effrayé et il appelait Pezon à grands cri. Comme il n'était pas possible de réintegrer le lion Brutus dans son cabanon, son maître ouvrit un compartiment de seconde classe où il le fit monter pès de lui. Le voyage put donc se dérouler paisiblement; mais on assure que sur le parcours les gardes-ligne demeuraient bouches béantes en voyant ce beau lion qui secouait sa crinière à la portière en souriant aux charmes du paysage ..." - 1875 -


---- Une Epopéé de Légende Tome 1 - Baptiste Pezon ---- édition BoD 2009

 

BRUTUS

 

FLAMBEAU - Ménagerie Baptiste Pezon


"Le dompteur Pezon n'a pas de chance avec ses lions . Récemment, l'un d'eux a voulu manger un cheval qui le traînait. Avant-hier  c'est la cage entière qui est restée en détresse sur le boulevard Saint Germain.

Un essieu s'étant rompu, elle s'est inclinée sur le côté et les dix lions qu’elle contenait, projetés les uns sur les autres , se mirent à pousser des rugissements épouvantables, faisant dresser l'oreille et hennir les chevaux des tramways et des voitures passant sur le boulevard.

La cage a dû être laissée en place. Elle a passé la nuit sur le boulevard, sous la garde de deux employés de la ménagerie" ---Le Petit Parisien -- 10/07/1882


Quand les fauves ne s'en laissent pas compter .... Et que tout ne tourne pas rond ! (vers 1907)

 

Interview de Georges Monca 

 

"Enfin, la production devenant chaque jour plus importante, Monca s'essaya
dans la mise en scène.
Je lui passe la parole:
— Vous êtes, me dit-il, en quête d'anecdotes. Il faudrait un volume pour relater toutes
celles auxquelles je fus mêlé plus ou moins directement et dont les acteurs sont aujourd'hui,
pour la plupart, parmi les plus célèbres de nos artistes dramatiques.
» J'ai gardé de ma première tentative de mise en scène un souvenir particulièrement désagréable. Je devais réaliser un scénario avec des fauves, que la ménagerie Pezon fournissait, s'engageant à les amener à pied d’œuvre et sans danger. Or, le théâtre de prise de vues étant au troisième étage, on dut utiliser le monte-charge pour amener les animaux sur le plateau. Ceux-ci, flairant le vide, se mirent à rugir de façon peu rassurante et
lorsqu'au terme de l'ascension on les lâcha sur le théâtre, une superbe lionne bondit soudain par-dessus la grille derrière laquelle on les avait parqués, mais qui n'était malheureusement pas suffisamment élevée. Inutile de vous dire que le personnel, les acteurs et moi même,
nous avions prudemment pris le large, que le dompteur, guère plus rassuré que nous, resta seul face à face avec ses pensionnaires un peu trop turbulents, et...
que le scénario ne fut jamais tourné. -Revue de cinéma - 1933